Les différentes langues parlées en Afrique du Sud

En Afrique du Sud, la langue est étroitement liée à la culture locale sud-africaine, et aux coutumes de chaque groupe ethnique. Elle est également liée à l’histoire de la nation et à celle de ses habitants. Concernant les langues officielles de l’Afrique du Sud, le pays en compte onze, dont l’anglais, l’afrikaans, le zoulou, l’isixhosa, le tshivenda, l’isindebele, le setswana, le sesotho et le lebowa, le xitsonga, le siswati. Il convient de nous attarder sur le zoulou et l’afrikaans, car ce sont les langues les plus emblématiques de l’Afrique du Sud.
L’Isizoulou ou le Zoulou : la deuxième langue principale du pays
Le zoulou, également appelé isizulu ou zulu, est la deuxième langue la plus parlée en Afrique du Sud après l’anglais, et avant le xhosa et l’afrikaans. Comme le swazi, le ndebele, ou le xhosa, le zoulou appartient au sous-groupe de langues nguni, ainsi qu’au groupe des langues bantoues. En conséquence, la langue est inscrite au cœur de la culture sud-africaine. Ces différents langages sont souvent à l’origine de nombreuses incompréhensions. C’est en 1994 que le zoulou a été proclamé langue officielle de l’Afrique du Sud.
Le zoulou : une littérature écrite naissante
Comme toutes les langues autochtones d’Afrique du Sud, le zoulou était une langue parlée. Ce sont des missionnaires européens arrivés dans le pays qui l’ont transcrit en lettres pour la première fois, en utilisant l’alphabet latin. Le premier document écrit en zoulou a été créé en 1883. Il s’agissait d’un document traduisant les termes dans la Bible. Le premier institut d’enseignement autochtone d’Afrique du Sud, le « Ohlange Institute », a été créé par John Dube (citoyen zoulou) en 1901. Utilisant l’alphabet latin et ayant recours à plusieurs dialectes, à savoir le ngoni, l’esinbele, le lata et le qwabe, la littérature de la langue est en plein développement. Son vocabulaire emprunte des styles néerlandais, afrikaans, hottentot, bushmen et anglais. Son système de classes nominales est marqué par 3 tons (haut, bas et bas) non notés.
Le système d’écriture n’est pas segmenté et les mots polysyllabiques sont relativement nombreux. Profitant d’une littérature riche et originale, le zoulou dépasse de loin les collections de traditions orales ou ethnographiques, telles que les romans, le théâtre, la poésie, les traductions, etc. La littérature zouloue a connu son âge d’or vers le milieu du XXe siècle. Il a cependant été éclipsé pendant l’apartheid, entre 1950 et 1992. Néanmoins, un grand renouveau a été observé depuis 1994. D’ailleurs, on a pu constater un nouvel essor depuis 2003. Sachez que c’est à la fin des années 50 que l’orthographe zoulou s’est complètement stabilisée.
Le zoulou : une langue parlée par plus de 15 millions de personnes
Le zoulou est actuellement la langue maternelle de plus de 15 millions de personnes. La majorité d’entre eux vivent dans des provinces sud-africaines (Mpumalanga et Kwazoulou-Natal), au Lesotho, au Zimbabwe et dans d’autres grandes métropoles d’Afrique du Sud. Les Zoulous d’origine se trouvent dans la région de la Tanzanie moderne. C’est au quatorzième siècle qu’ils sont arrivés en Afrique du Sud. Aujourd’hui, ils sont pour la plupart des combattants spécialistes du corps à corps, ou des guerriers aux cornes de buffles (entourant leurs ennemis).
L’afrikaans : une langue dérivée du néerlandais
L'afrikaans est une langue germanique dérivée du néerlandais. Elle est parlée en Afrique du Sud, ainsi qu’en Namibie. Elle est arrivée en Afrique du Sud grâce à des colons néerlandais qui ont débarqué dans le pays. En néerlandais, le mot « Afrikaans» signifie « Africain ». La langue des colons a suffisamment dérivé du néerlandais pour devenir l’afrikaans, un langage à part entière loin de l’influence culturelle des Pays-Bas. Ainsi, l’afrikaans fait partie de la culture locale sud-africaine.
L’afrikaans : la langue maternelle de 6,5 millions de Sud-Africains
Environ 6,5 millions de citoyens sud-africains utilisent l’afrikaans comme langue maternelle. Approximativement 2 760 000 d’entre eux sont blancs, 3 440 000 sont métis, moins de 10 000 sont Indiens et 240 000 sont noirs. L’estimation la plus basse nous indique que près de 9 millions de locuteurs utilisent l’utilise comme deuxième ou troisième langue. La plus élevée fait état de 23 millions de personnes.
Pour des raisons historiques, l’afrikaans reste une langue géographiquement dispersée. Elle reste dominante dans les provinces du Northern Cape et du Western Cape. Cette situation s’explique par les Métis vivant dans ces provinces, ce qui rend l’afrikaans incontournable. Ce dernier occupe également une place importante au sein de l’État libre, ainsi que dans les régions du Gauteng. Un peu plus de 122 400 habitants du Limpopo utilisent cette langue. Par ailleurs, 139 800 personnes l’emploient également au KwaZulu-Natal, 204 700 à Mpumalanga et 275 800 dans le Nord-Ouest.
Écriture et orthographe afrikaans
À l’origine, la langue utilisait l’alphabet latin composé de 26 lettres. Les communautés asiatiques musulmanes établies sur la côte ont utilisé l’afrikaans dès le XVIIe siècle. Cependant, elles ont remplacé le latin par l’arabe. Cet état de choses perdure jusqu’à aujourd’hui. D’ailleurs, le premier document afrikaans était un livre écrit en alphabet arabe paru au début du XIXe siècle. Ainsi, l’afrikaans fait partie intégrante de la culture sud-africaine. L’orthographe afrikaans présente plusieurs points communs avec les règles orthographiques néerlandaises. Cependant, des différences considérables sont également observées. Par exemple, l’afrikaans utilise peu de consonnes, par rapport à l’orthographe néerlandaise d’origine. Cette situation démontre simplement que l’écriture afrikaans est évidemment plus phonétique que le néerlandais. De plus, il y a lieu de préciser que l’aspect oral est plus important pour ce langage. D’autre part, concernant l’article indéfini, l’afrikaans utilise le « n », tandis que le néerlandais emploie le « een ».
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